« Hayy ben Yaqdhân » d’Ibn Thufaïl

« Hayy ben Yaqdhân » d’Ibn Thufaïl- mardi 5.12.2023- 9/18

Il observa que les individus de chaque espèce d’animaux (gazelles, ânes, oiseaux…) « se ressemblent par leurs organes externes et internes, par leurs mouvements », qu’il n’y a entre eux que de faibles différences. Il conclut que « l’esprit appartenant à tous les individus d’une même espèce est une seule et même chose répartie entre les cœurs » ( wi’â’ signifie récipient et parfois cœur, précise le traducteur) et que l’on peut en faire une seule chose (de la même manière, une même eau – ou autre liquide – répartie dans plusieurs récipients ou maintenue en une seule unité, demeure « une seule et même chose », même si sa température peut varier ici ou là.) Il en va ainsi des espèces et de leurs multiplicités. « La multiplicité des membres d’un corps animal (animal ordinaire ou supérieur) n’est pas une multiplicité réelle », écrit Ibn Thufaïl. Il poursuit : « les réflexions firent comprendre à Hayy que l’esprit animal (commun à tout le règne animal) est un » malgré des différences légères dont chaque espèce peut disposer. 

Revenons aux observations de Hayy. Comme il considéra le règne animal, il examina les espèces végétales. Il conclut à la suite de sa nouvelle observation que dans chaque espèce de plantes les individus se ressemblent sur de nombreux points (fonctions, fleurs, rameaux…) En comparant les plantes aux animaux, il conclut que toutes participent à « une même chose » qui remplit chez elles le rôle de l’esprit chez les animaux. » Il reconnut également que par « cette chose » les plantes sont une. Il conclut aussi que le règne végétal et le règne animal sont assez semblables dans la nutrition et la croissance. Mais « les animaux ont la sensibilité, l’intelligence et la locomotion de plus que les plantes ». Hayy aboutit à cette découverte que « les plantes et les animaux sont une seule et même réalité, parce qu’ils ont en commun une même chose, qui se trouve dans l’un des deux règnes plus achevée, plus accomplie, et qui, dans l’autre, est entravée par quelque empêchement ». Une même chose achevée chez les animaux, contrariée chez les végétaux.

(à suivre)

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