« Hayy ben Yaqdhân » d’Ibn Thufaïl


« Hayy ben Yaqdhân » d’Ibn Thufaïl- samedi 2.12.2023- 6/18

Il en va de l’âme comme de la lumière. Elle se répand sur tous les êtres. Certains, comme les corps inorganiques « dépourvus de vie », ne manifestent pas l’influence de l’âme. « Les végétaux qui sont représentés par les corps opaques non polis » manifestent l’influence de la lumière selon leurs dispositions. D’autres corps comme les différentes espèces d’animaux reçoivent l’âme. Mais parmi elles, l’homme, cet « animal raisonnable, el-hayawēn ennātiq » qui « la reçoit et la manifeste à un haut degré et prend sa forme ou image, ‘essoura’. « Dieu a créé Adam (l’homme) à son image » (Hadith nabawi). 

Cette forme qui a intégré l’homme est si puissante que toutes les autres facultés s’inclinent. Elle pénètre un premier réceptacle du corps. Deux autres réceptacles (ou bulles) se formeront, de part et d’autre de celui où s’est logée l’âme. L’un est divisé en trois espaces remplis d’une poche d’air (jismen hawa îyen). Ils communiquent entre eux. Ces divisions abritent les facultés « gardiennes ». L’autre réceptacle (le troisième) contient une partie des facultés du précédent. Selon les Anciens, précise l’auteur. Chacun des trois réceptacles avait besoin des autres. « Tous les trois étaient par rapport aux organes formés après eux, gouvernants et non gouvernés ». Ibn Thofayl écrit « koullahouma », tous les deux, et Gauthier de confirmer le choix de ce terme ‘‘duel’’ qui « ne peut désigner que les trois réceptacles » ou bulles.

La première bulle et la matière qui l’entourait se transformèrent en un organe, le cœur. Celui-ci, pour subsister, devait être nourri, entretenu, au risque que la chaleur ne détruise les humeurs (formées à partir des quatre éléments que sont la terre, l’eau, l’air et le feu). Les deux autres bulles s’occuperont, par le biais des facultés qu’elles logeaient, de répondre aux besoins du cœur. Ibn Thofaïl écrit : « Le cerveau se chargera de la perception, le foie de l’entretien. » Les artères et les veines se formeront en conséquence. Puis suivront les autres parties. « Lorsque l’organisme humain fut complètement formé, la masse restante de l’argile s’entrouvrit sous l’action de la sécheresse. » Un enfant, mâle, est ainsi né. Acculé par la faim, il se mit à crier attirant vers lui une gazelle qui le secourut. 

(à suivre)

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