Mon SILA au jour le jour : vendredi 25 mars 2022

Mon SILA au jour le jour : vendredi 25 mars 2022

Le temps est gris ce matin (l’auxiliaire être – et les autres verbes – seront au présent. J’adore le présent. J’abandonne le passé utilisé hier et avant-hier. Aujourd’hui c’est donc le présent. Le temps est gris et tristounet. Mais bon, ça va quoi. Les rues sont désertes. Il est huit heures du matin. Nous sommes vendredi, jour du seigneur chez nous. Il a le vendredi ici, le dimanche ailleurs. Le vendredi est un jour de repos pour beaucoup. Jour de repos et de respiration non stressée, cool.

Dans la rame de métro, (je l’ai pris à Boumendjel) nous sommes à peine une vingtaine. Direction El Harrach ou Aïn Naadja, arrêt à la station Les Fusillés, puis le tram. Prix du billet, un combiné des deux moyens de transport, 70 dinars (32 centimes d’€ environ). Il me semble avoir précisé les noms de mes arrêts dans le billet d’hier : Les Fusillés, puis La foire. Les moteurs du métro et autres portes qui s’ouvrent, se ferment, haut-parleurs, rappel des noms des stations, « prochaine station Hamma… El Hamma, Hamma, descente à droite… prochaine station Jardin d’Essai » etc. Dans la rame les gens sont silencieux. Vendredi oblige. Je descends à l’arrêt Les Fusillés, une grand esplanade bien calme. Là aussi c’est vendredi. Voilà le tram. Nonchalant. C’est vendredi. Ici Ruisseau est le terminus du tram et point de départ pour Dergana. Il est 8h35 et patientons de longues minutes avant la mise en branle du Tram. Derrière moi des collégiennes, comme nous sommes vendredi disons des jeunes filles, rigolent. J’aurais écrit « collégiennes » si nous étions un jour ouvré. Mais nous sommes un vendredi. À l’extérieur une vieille dame habillée d’une longue robe rouge tire une sorte de Caddy, rouge lui aussi. Environ 75% des voyageurs (dans le tram comme dans le métro) portent le masque de protection anti-Covid (une partie des personnes le portent sous le nez ou sous le menton). 8h42, claquement des portes. « Prochaine station Les Fusillés ». Deux fois la même station Les Fusillés ? Non, et je m’explique. La station « Les Fusillés » du métro n’est pas la station « Les Fusillés » du tram. Il y a entre les deux stations qui portent le même nom, environ deux ou trois kilomètres de distance. Le tram démarre, puis on entend « Veuillez vous éloigner des portes ». Erreur ou non ? 

9h10 : « la foire d’Alger, Qasr el maârid ». En arabe il est dit « Palais des expositions » et en français « La foire ». Beaucoup de personnes descendent. L’entrée se situe aujourd’hui, juste là à peine deux cents mètres de l’arrêt du tram (ou quatre cents). 

9h 20. Les portes du Salon sont closes. L’heure H est peut-être fixée à 10 heures, ou midi ? Il n’y a nulle information, nulle part. les gens sont courageux. « On y va âla Allah ». En attendant je prends un café bien noir (capsule) et une grande bouteille d’eau « 13 mille » (deux tickets de transport combinés). Dans ma tête un refrain patriotique trotte depuis hier matin. Dès que j’y pense je m’entends (façon de parler) proclamer « Ikhwani ma tensaouch echchouhada aa !  Mes amis n’oubliez pas les martyrs ! » (extrait du « Chant des martyrs »). Cela a commencé hier disais-je. J’étais dans un café à siroter un thé (non loin de l’hôtel, derrière la rue de Tanger) et à lire mon journal. À mes côtés deux amis blaguaient. L’un des deux, pour probablement détendre l’atmosphère entre lui et son camarade, ou pour interrompre son discours ou pour je ne sais quoi , fredonnait « Ikhwani ma tensaouch echchouhada aa ! ». Pas une fois pas deux et il recommençait « Ikhwani ma tensaouch echchouhada aa ! » M’empêchant de me concentrer sur le journal. Je lisais Liberté (qui a consacré un article sympa sur moi en page 12). Ce refrain ne me quitte plus depuis ce moment-là.

Il est 10h 17 lorsque brusquement, un mouvement de foule se manifeste devant la grande entrée. En deux temps, trois mouvements, nous voilà à l’intérieur. On circule dans les allées idéalement. Je suis persuadé que cet après-midi ce sera autre chose. Je galère au pif, à gauche à droite, derrière, devant, en haut… tout en prenant des photos et en filmant (sinon comment enjoliver cet article ?)

Me voilà devant Barzakh éditions (les plus chics, les plus réputées, les plus snobs aussi ?) À deux pas de cette maison, une autre, aussi connue, celle qui m’a fait confiance, la maison d’édition Sédia. « Tiens, bonjour madame ZG » « bonjour monsieur H » (c’est moi). Échanges polis. Je suis étonné de ne pas voir de romans, pis encore, nulle trace de mon recueil « Poèmes inédits ». What’s that ? Finalement ZG m’explique qu’ils ont trois stands au SILA et derechef m’emmène vers celui – plus grand, plus aéré – où figure en bonne place (centrale) mon recueil de poésie posé (une pile) sur une table et cerné par trois chaises en prévision du moment de dédicaces (prévu pour demain samedi 26 à 14 heures). Je salue NK qui s’y trouve. Très avenante. Échanges. Demain j’achèterai le beau livre de Ali Benmakhlouf sur les philosophes arabes que j’ai vu chez Sedia. J’aime beaucoup ce que fait Ali Benmakhlouf (j’ai lu nombre de ses ouvrages lorsque je préparais un article, long article sur Ibn Rochd (publié par Le Quotidien d’Oran).

Je reviens sur la précédente allée. Chez Barzakh. J’achète deux romans. Le premier a bénéficié d’un grand tapage médiatique. Il s’agit de Nihed El-Alia « Minuit à Alger (une femme dans les nuits, certainement bourgeoises, d’Alger « brûlant sa vie par les deux bouts » (800 da) et l’autre, de par son auteur, se suffit à lui-même, « Maison Atlas » de Alice Kaplan (1000 da). Le boss, Sofiane Hadjadj, range, répond aux interviews, donne des ordres, s’agite… Je le salue, lui tends une main qu’il hésite à prendre. J’enlève mon masque un moment « c’est Hanifi… combien de fois n’avions- nous pas échangé à Aix, à Marseille, à Paris… » (dans les années 90 et 2000, je l’avais même soutenu dans les débats, encouragé… sa maison n’existait même pas alors). Il fait « Ah oui » pas très convaincant. J’ajoute « Vous allez bien ? » Il poursuit son rangement la tête baissée. Pas une minute à perdre. Pas le temps. Il répond toutefois, mais montre un soupçon d’agacement. Je lui montre « Minuit à Alger » et lui demande ce qu’il en pense, lui demande si sur le plan littéraire il pèse un chouia. Sa réponse « il faut l’essayer, moi je vends des livres c’est tout ». Monsieur a pris du poil de la bête et du poids. Me déçoit. Le stand est envahi de caméras. Aussitôt se rend disponible. Je règle et fiche le camp.

Voilà un stand plus sympa ! Le hasard fait bien les choses. C’est celui de LivrEscq, celui de la charmante Nadia Sebkhi. On échange longuement, on se rappelle du Forum International du Roman décembre 2015  (ici :http://leblogdeahmedhanifi.blogspot.com/2015/12/526-forum-international-du-roman.html ), un Forum qu’elle a organisé en collaboration avec le Ministère de la culture et auquel elle m’avait convié. Je la remercie encore. À ses côtés une charmante dame également qui représente le Prix littéraire Fetkann Maryse Condé (fetkann.fr)… longue discussion. Il y a aussi deux autres auteurs dont « le doyen des caricaturistes algériens ».

Je quitte le Pavillon central. Il y a deux autres ailes que je m’emploierai à visiter plus tard.

Tram, métro, hôtel… Comme c’est vendredi, la respiration et la cadence sont cool. Avant de manger il faut se serrer la ceinture. Tout est fermé (photos). Patienter jusqu’à la sortie des mosquées. Ce sera vers 14h30 et plus.

À demain pour la suite.

(et pardonnez mon écriture un peu sèche. Le travail de mise au propre, textes, vidéos, photos est exténuant).

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Image stations de métro = Google

Image stations = Google (Tram = en rouge)

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