« Le Masque et la plume » et Yasmina Khadra

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L’éminente émission « Le Masque et la plume » qui se consacre depuis des décennies au cinéma, au théâtre et au livre (sur France Inter) assassine l’écriture de Yasmina Khadra, précisément son livre « L’Équation africaine » que ces spécialistes radiophoniques démolissent sans peine et dans l’esprit de l’émission, la bonne humeur et non sans faire un commun mea culpa sur leurs critiques antérieures sur cet écrivain qu’ils ont « à tort » (ils le reconnaissent) encensé. C’était une mode peut-être, un besoin d’exotisme peut-être encore de cette Algérie mal, très mal en point des années noires dont certains ont opportunément tiré profit, hélas, les « réseaux » aidant. L’émission date du dimanche 18 septembre 2011. Je la découvre aujourd’hui.

Des phrases plates sont ainsi relevées telles que « Une sueur froide me verglace le dos… Une couche verglacée me cimente le dos… Un livre écrit avec des phrases de série B et toutes les phrases de série B font des livres Z… Un livre accablant, épuisant, sidérant. » Etc. Je vous laisse écouter. Les critiques vont jusqu’à se demander « Y a-t-il un éditeur et que fait-il ? »

Très dur. 

D’autres, bien avant ces critiques, comme Leïla Sebbar avaient dit que « Yasmina Khadra écrit comme ses pieds. » (Maghreb des Livres, Paris) D’autres ont écrit (thèse universitaire) que cet écrivain fait dans l’intertextualité et en abuse. Un peu trop au goût d’autres encore qui pensent qu’il pousse le bouchon de l’intertextualité un peu trop loin, jusqu’au plagiat. J’ai rencontré cet écrivain à Aix-en-Provence au début des années 2000, et je lui avais dit alors tout le mal que je pensais de ses tromperies et autres aventures opportunistes.

Je regrette beaucoup l’absence d’émissions algériennes sur la littérature (notamment sur Canal Algérie et la radio en français). Elles nous permettraient (si possible sans copinage évidemment) de mettre et d’émettre nos gros points noirs ou colorés sur nos propres i sans être obligés de passer par des émissions étrangères, très intéressantes par ailleurs.

2 réflexions sur « « Le Masque et la plume » et Yasmina Khadra »

  1. Je ne connaissais pas cette critique, mais je me rappelle en avoir lu une autre, il y a deux ou trois ans, concernant, si je ne me trompe, son roman « Dieu n’habite pas la Havane ». Un éreintage aussi féroce que justifié. Cela correspond à la formule de Rachid Boudjedra à propos de Yasmina Khadra : « littérature de gare ». Non seulement je suis d’accord avec ces critiques, mais ça a toujours été mon avis bien avant d’en avoir lu ou écouté. Par exemple, « L’attentat » m’est tombé des mains, comme on dit. Chez Khadra, il y a une sorte de lyrisme échevelé, assez mièvre à mon avis, qui fait très « poésie arabe antique » (c’est là un aspect qui échappe forcément aux critiques de l’émission « Le Masque et la plume »), et cela lui joue des tours. Cela dit, il y en a d’autres, dont le cas est plus grave, non pas du point de vue de l’écriture, mais du contenu. Il suffirait de s’attarder un peu sur un morceau de leur littérature et en faire une simple « lecture de texte » (ou « commentaire de texte »), comme on en faisait au lycée, et l’on se rendrait compte des absurdités qu’ils racontent, voire des idées réactionnaires comme « on n’en fait plus », et qui cependant font pâmer des millions d’Algériens, parce que c’est trop bien écrit.

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