« Hayy ben Yaqdhân » d’Ibn Thufaïl


« Hayy ben Yaqdhân » d’Ibn Thufaïl- mardi 28.11.2023- 2/18

Venons à l’ouvrage « Hayy Ibn Yaqdhân », le vivant fils de l’éveillé. Nous avons eu connaissance de huit versions : La première est une version latine, « Philosophus autodidactus sive Epistola Abi Jaafar, Ebn Tophail de Hai ebn Yokdhan » (Le philosophe autodidacte, ou la lettre d’Abi Jaafar, Ibn Tophail, sur Hai ebn Yokdhan) de Edvardo Pocockio fils (1671), 200 pages, in « notesdumontroyal.com ». La deuxième s’intitule : « Hayy ben Yaqdhan, roman philosophique d’Ibn Thofaïl » par Léon Gauthier, texte arabe et traduction française. Ed. Fontana, Alger, 1900, 136 pages. La troisième s’intitule : « Hayy ben Yaqdhan, roman philosophique d’Ibn Thofaïl » par le même auteur, docteur ès lettres, texte arabe et traduction française. Alger, 1936. Ed. Hachette/BnF, 2022, 136 pages. La quatrième est une reprise de l’édition Fontana par Libretto, 2017, 112 pages. La cinquième est « Ibn Tufayl, le philosophe sans maître (Histoire de Hayy ibn Yaqzân) ». Présentation de Georges Labica. Sned, Alger, 1969, 82 pages. C’est la première version de Léon Gauthier, celle de 1900, légèrement modifiée.  La sixième est une adaptation poétique de Jean-Baptiste Brenet intitulée « Robinson de Guadix ».  Éd. Verdier 2018, 115 pages (avec une belle préface – hélas très décentrée – d’un Kamel Daoud  « incommodé »). La septième est « Le philosophe sans maître » avec une préface de Jean-Baptiste Brenet. Ed. Payot et Rivages poche, Paris, 2021, 217 pages. C’est une reprise de la version d’Étienne Quatremère « Le philosophe sans maître ou la vie de Hai Ebn Yoqdan », qui est elle-même une traduction de la version latine de Pococke fils (1671) (cf. ci-dessus). La huitième s’intitule « Ibn Tufayl, Le Philosophe autodidacte », traduction de Léon Gauthier revue par Séverine Auffret et Ghassan Ferzli, Paris, Fayard/Mille et une nuits, 1999, 159 pages. Nous l’avons découverte très tardivement. De nombreuses autres versions existent, notamment en arabe.

« Hayy ben Yaqdhân » est un « chef-d’œuvre de la philosophie arabo-andalouse », écrit Jean-Baptiste Brenet, spécialiste des philosophies médiévales arabe et latine qu’il enseigne à l’université Paris-Sorbonne. C’est ce roman, « Hayy ben Yaqdhân », ou fable, « rissala », conte, court traité écrit alors que l’auteur avait la soixantaine révolue que je vais tenter de décrypter. Léon Gauthier écrit que « la phrase est courte, d’une élégance parfaite, d’une lumineuse clarté », cela est juste, mais ne vaut pas pour tout le roman. La complexité de certains paragraphes est telle qu’il m’est arrivé de les reprendre entièrement sans leur trouver de substituts fidèles. Votre éventuelle bienveillance chers lecteurs agirait dans ces sinuosités. « Les mots, de quelque façon qu’on les emploie, prêtent à imaginer des choses fausses » écrirais-je à la suite d’Ibn Thufaïl.

Le titre premier de ce roman est, en arabe : « Rissalat hay ben Yaqdhân fi esrar elhikma el mouchriqiya lil faïlassouf Abi Bakr Ben Tofaïl ». Épitre de Hay ben Yaqdhân dans les secrets de la philosophie illuminative (« mouchriqiya, illuminative, spiritualiste, et non machriqiya, orientale » précise Léon Gauthier dont les travaux sur Ibn Tofaïl, source principale de cet article, font référence). 

Il ajoute : « Le texte authentique du Hayy ben Yaqdhân d’lbn Thofail est couramment attribué à tort par des lettrés musulmans, tantôt à Ibn Sab’in (1216- ~1270), tantôt à Ibn Sina (Avicenne, 980-1037).

(à suivre)

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