Asie centrale, Mai 2022

Vendredi 20 (et Jeudi 19) mai 2022

Si hier jeudi nous avons encore traîné dans les derniers musées et mosquées (photos), avec une nouvelle escapade au-delà de la Citadelle de Khiva (vers la gare), aujourd’hui c’est une journée « sans », à écouter de la musique et lire quelques articles par-ci, par-là. À propos d’articles, je pense aux médias. À part les chaines de télévisions (six), les radios et la presse écrite sont rares et ne sont pas libres en Ouzbékistan, comme les libertés en général sont contrôlées. « Qu’il s’agisse de presse écrite, de radio, de télévision ou d’internet, les médias subissent un contrôle très strict venant du gouvernement. Même les médias qui ont réussi à s’y implanter subissent une forte pression. Les informations sont rigoureusement vérifiées avant d’être diffusées » écrit marcovasco.fr/guide, et cela correspond assez à ce que je pense d’un autre pays au cœur du Maghreb. Cela me donne à penser aux écrivains Ouzbek et notamment à Bakh Akhmedov dont certains poèmes ont été traduits en français, ainsi СТРАННОЕ РАЗДЕЛЕНИЕ…,  « Une étrange fracture » :

Ou plutôt, un broyage.
Peut-être fera-t-on de nous une nouvelle farine
pour un nouveau pain ?
Nous sommes fissurés depuis longtemps,
Et nous échouons, une fois de plus…
Par une ligne inachevée, le monde
nous prive à nouveau de peau.
Peut-être que le monde n’existe plus ?
Il reste juste une faible lumière
Vers laquelle nous volons à nouveau
Souffrant de ne pas comprendre
Un regard long et étrange…
Et tout maintenant est un peu “suspendu”
Et tout maintenant ressemble un peu à la fumée
Des flammes mourantes du savoir.

СТРАННОЕ РАЗДЕЛЕНИЕ…

Точнее, шлифовка.

Может быть, мы будем превращены в новую муку 

на новый хлеб?

Нас давно взломали,

И снова терпит неудачу…

Неоконченной строкой мир

снова лишает нас кожи.

Может, мира больше нет?

Там просто тусклый свет

К которому мы снова летим

Страдает от непонимания 

Долгий и странный взгляд…

И все сейчас немного «подвешено»

И все теперь немного похоже на дым

Угасающее пламя знания.

Quant à l’actualité, Le Quotidien d’Oran de ce jeudi rapporte les propos du grand chef militaire. Je crois rêver, me frotte les yeux. Suis-je en URSS ? Une sorte de Back in the USSR inouï ! (Man, I had a dreadful flight I’m back in the U.S.S.R.) Appréciez : « Le Chef d’Etat-Major de l’Armée nationale populaire (ANP) a affirmé́, mercredi à Constantine, que ‘‘le peuple algérien uni’’ est ‘‘assez lucide’’ pour comprendre ‘‘les conspirations qui se trament contre lui’’, saluant sa ‘‘clairvoyance’’ qui lui ont permis de déjouer ‘‘toutes les manœuvres qui visaient à plonger le pays dans le chaos’’ et à ‘‘mettre en péril son unité territoriale et populaire’’ ». À l’époque de la dictature de Boumediène on avait un peu plus de respect pour le peuple en lui indiquant clairement qui étaient les manœuvriers, les conspirateurs, ces foutus « colonialisme et l’impérialisme » de l’extérieur et de l’intérieur. On avait le gros lot. Aujourd’hui il faut inventer, imaginer par soi-même. Je suis moi-même (en écrivant ce que vous lisez, ces pôvres lignes ridicules) peut-être un résidu de ces fauteurs de troubles et empêcheurs de tourner en rond ou un de leurs agents. (El Kadi Ihsane tu as toutes mon amitié et plus encore.) 

Revenons à Khiva libérée de l’URSS. La fameuse statue de El Khawarizmi qui veillait sur les tours de Khiva, a été déplacée il y a deux ans dans une ville qui se trouve à une trentaine de kilomètres au nord-ouest de Ourguench, 50 de Khiva, à Shovot, au sein même d’une école qui porte son nom. Nous prenons un verre au cœur de la principale rue de la Citadelle. Un grand restaurant-bar familial. Peu avant, j’ai été abordé par un agent de la police touristique (auquel nous avions eu affaire ces derniers jours à propos de renseignements pratiques divers) qui me demande de signer le livre d’honneur de la Cité. Ce que j’ai fait avec empressement « nous sommes très touchés par l’accueil que nous réserve la population de Khiva… » 

Lui aussi demande d’où nous sommes ? et de lancer après avoir entendu « Marsselle » : « ah Taxi Marsselle ? »… Oui, vous savez, le sympathique navet de Luc Besson  et  l’histoire de ce gars joué par Samy Nacéri, livreur de pizza qui devient chauffeur de taxi.  Une histoire qui se poursuit depuis 1998. Il a eu manifestement un gros succès ici, vu le nombre de fois où dès qu’on entend « Marseille » on nous dit « Taxi ? »

Dans le bar-restaurant, on travaille donc en famille, les tout petits dorment dans des sortes de hamacs les adultes avec joie et les femmes (patronne plus que les serveuses) vous sourient bouches béantes afin que vous admiriez leur formidable denture dorée (tout en or ?). 

Personne n’est perturbé par l’appel à la prière et il n’y a pas d’agitation abrutie et hypocrite en direction des mosquées « je te vois, tu me vois », avec tout mon respect pour la minorité qui est, elle, sincère. Chacun vaque à ses obligations dans le respect de l’autre et dans la discrétion. À ce propos nous avons été informés que depuis l’insurrection à Andijan (région de Ferghana) de mai 2005 et les attentats islamistes wahabites de février 99 à Tachkent qui déstabilisèrent le pays, les haut-parleurs sont interdits d’utilisation dans de nombreuses villes. Pas ici.

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VIDEO DANSE POUR LA MARIÉE

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jeudi:

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KHIVA, VIDEO, 19 MAI 2022

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